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Terre – Univers

Sagesse Amérindienne

Posted on 24 octobre 202013 novembre 2020

Des textes fondateurs et exemplaires

( extrait de  » L’héritage spirituel amérindien  » Jacques Languirand Jean Proulx )

L’héritage spirituel amérindien fourmille de ces récits mythiques et légendaires. Il y a ici, comme dans d’autres voies spirituelles, une  » logique  » du mythe. L’action s’y passe dans un temps primordial, au moment d’une quelconque origine : elle revêt alors la perfection des commencements. Ce temps est un temps qualitativement différent, pur, dense et fort, qui rappelle ainsi généralement l’origine par excellence: la naissance de l’univers.
C’est dire que tout les récits mythiques prolongent, d’une façon ou d’une autre, le grand mythe cosmogonique. Ils décrivent donc des manifestations du Divin dans des phénomènes naturels impressionnants, des héros archétypaux parfois mi-hommes mi-animaux et des événements de grande envergure. Et ils ont une valeur exemplaire, tant pour les cérémonies rituelles, qui offrent une participation au Monde divin, que pour la conduite de la vie humaine au quotidien. A cause de tout cela, ils constituent une indéniable porte d’entrée dans le monde mystérieux de l’Esprit universel et, pour autant, une importante source de la vie spirituelle.

Pour l’amérindien engagé dans les sentiers de son propre héritage spirituel, le mythe et la légende sont le langage du Grand Mystère, langage qui le rejoint dans une strate très profonde de son âme : là où justement naissent ces rêves et ces songes archétypaux auxquels il attache une grande importance. Ceux ci l’aident assurément à déchiffrer les secrets de l’univers et le sens de la vie humaine. Mais il lui montrent du même coup la participation de toute réalité visible au Monde invisible, ou plutôt la présence de ce  » monde autre  » au cœur même de celui-ci.

L’héritage spirituel amérindien est riche de plusieurs récits de genèse du monde. Dans ces cosmogonies, les acteurs sont des êtres porteurs de la sagesse, de la bonté ou de la puissance divine et demeurent liés au Monde des esprits dont ils sont issus. Ce sont souvent des êtres mi-humains mi-animaux ou tout simplement de grands animaux. Prolongeant ces récits cosmogoniques et y référant en quelque façon, des mythes racontent l’installation d’un groupe humain sur un territoire; d’autres sont des récits symboliques de guérison, d’origine de plante-médecine, de transmission divine d’un rituel ou d’un objet sacré, par exemple.

« …feu et tambours sacrés, énergies associées au monde archétypal et presque toujours liées par ailleurs dans les cérémonies amérindiennes. Deux composantes sœurs à l’origine du cosmos dont l’une renvoie à la lumière ( l’ étincelle de l’Esprit ) et l’autre, au son ( la Vibration primordiale ). Ce que décrit le mythe de Création des Tsalagis ( Cherokee ) :

 » Au commencement est le Vide. De ce Vide mystérieux vint une vibration sonore, et le son devint lumière et la lumière – son devint volonté, intention d’être. « 

La conscience que tout est lié

Tout existe et se meut dans une solidarité et une réciprocité fondamentales. Il n’y a qu’une seule communauté des créatures dont l’être humain fait partie. Tout les êtres de la planète sont des compagnons de voyage, autant que des frères et des sœurs de sang. Leurs interrelations sont si originaires et si premières qu’on ne peut les distinguer de leur être même :  » être », c’est  » être-avec ». L’ être profond de toute entité vivante, y compris l’homme, est relationnel. A la limite, tous se partagent le même souffle cosmique et il ne forment qu’un seul Grand Tout inséparable. Les cycles de la vie humaine sont inséparables des cycles du cosmos, e les uns et les autres se déploient sous l’aile du Grand Mystère. C’est là l’un des visages de la loi naturelle et divine.

Il y a ici une alliance sacrée entre l’homme et tous les êtres de la nature. Tous sont en effet liés et interconnectés dans leur périple au sein de la grande spirale de la vie. Ils participent à l’unique communauté créationnelle, habitée l’ Esprit universel. La mutualité et la réciprocité de tous les êtres sont au cœur de l’ordre cosmique. Les uns sont toujours, en quelques façons les miroirs des autres.

L’homme ne peut donc dire :  » Je suis seul avec ma dignité; je puis régner en roi et maître; je n’ai de comptes à rendre à personnes. »

Au contraire, il lui faut proclamer avec humilité et action de grâces :

 » A toutes mes relations « , car toutes elles méritent le respect dû à des créatures dont il est lui même dépendant et en lesquelles à la fois se cache et se dévoile le Grand Mystère.

 » Une pierre n’a aucun besoin pour vivre d’air, d’eau, de soleil ou de la foudre qui fortifie les êtres. Une plante, par contre, a besoin d’air, d’eau, de soleil, de la foudre qui fortifie les êtres et des pierres qui forment le sol.Les animaux ont besoin d’air, d’eau, de soleil, de la foudre qui fortifie les êtres, des pierres et des plantes. L’humain a besoin d’air, d’eau, du soleil, de la foudre qui fortifie les êtres, des pierres, des plantes et des animaux. Il est le plus dépendant des êtres sur la terre. »
Propos d’un sage Montagnais rapportés par Aigle Bleu.

Les hommes doivent prendre conscience qu’ils sont les membres d’une planète vivante. Car la Terre est effectivement considérée comme un être vivant, un organisme, une totalité dynamique et créatrice. Son nom es Terre- Mère et tout ceux qui l’habitent sont ses enfants. Un mouvement alternant l’anime, telle une respiration : éternelle expansion e éternelle contraction. Car tout en elle naît, meurt et renaît infiniment. C’est là le cycle de la Vie inscrit dans la loi naturelle et c’est là le souffle du Grand Mystère dans lequel baigne le souffle humain.

Une éthique de la responsabilité

Chacun de nous est appelé à devenir en cette portion de territoire qu’il occupe, un gardien de la Terre. Cette sagesse amérindienne ancestrale est aujourd’hui reprise dans la formule écologique :  » penser globalement, agir localement. « 
Un espace particulier nous est prêté pour être géré avec tout le respect que nous devons à la Terre. Assurément, chacun doit prendre soin de son environnement immédiat, mais sa responsabilité est littéralement planétaire. C’est que la moindre de nos actions a une portée universelle : elle peut contribuer à guérir ou à blesser la Terre.
Nôtre tâche est de veiller au bien être de notre planète, bien-être qui est aussi le nôtre. Car toute blessure infligée à la Terre vient finalement meurtrir la vie humaine, et l’homme dressé contre la nature, c’est également l’homme dressé contre son humanité.

 » Lorsque nous envisageons une action, envisageons là pour 7 générations…La Terre ne peut-être renouvelée sans que nous soyons renouvelés; la pollution de l’atmosphère ne sera pas transmutée avant que la pollution de l’esprit ne soit transformé. »

Dhyani Ywahoo, traditions et enseignements des Indiens Cherokee.


Extrait  » Dans la Lumière Bleue « 

Le soleil était haut dans le ciel, il explorait de ses rayons la cime des arbres et pénétrait curieux les sous bois. De temps à autre derrière un arbre, en haut d’une colline ou encore au détour d’un chemin, sa lumière. Je marchais sereine d’un pas tranquille, mais incertain. Je sais toujours où je vais mais selon le chant d’un oiseau, le craquement d’une branche, je vais m’arrêter et écouter, « sentir » et prendre un autre chemin… Plus loin, je m’asseyais au pied d’un arbre choisi, le dos contre son tronc fort et généreux et fermais les yeux. Puis comme une enfant, je me levai, couru, je montai une côte et me laissai tomber sur le sol.

Couchée sur les feuilles dans les couleurs et profondeurs de la terre, je fermais les yeux. Que peut-on voir quand on ferme les yeux ? Tel un arbre traversé par les saisons, la vie, la mort, la renaissance. Comme lui, ancrée les pieds sur terre la tête en l’air traversée de tout à tout moment vivant l’instant et l’éternité. Je fermais les yeux… Je n’étais plus seule, un homme se dressait devant moi. Grand, fort, de longs cheveux noirs sur sa peau dorée. Il émanait de lui une force tranquille, une sagesse infinie. C’était un amérindien , il portait une tunique bleu indigo sans manche, une ceinture nouée à la taille. Il se tournait et m’invitait à le suivre. Les images se succédaient, comme au ralenti. Nous nous enfoncions dans la forêt. J’étais intriguée par un tatouage ornant le haut de son bras. Un brassard de triangles noirs emboîtés de triangles clairs. A cet instant il se retournait comme si il devinait ma curiosité. Je baissais la tête gênée, la relevais, l’homme avait disparu. J’étais maintenant habillée comme lui, portant le même tatouage. Je m’assis par terre suivi d’ hommes qui se joignirent à moi, nous étions assis en cercle en concertation. Des femmes et des enfants amérindiens passaient et s’éloignaient dans la forêt.

Le temps passa…J’ouvris les yeux. Le soleil se retirait annonçant l’heure du retour. Je m’éloignais doucement de cette rencontre amérindienne au cœur de la forêt, le corps lourd, le cœur léger, changée…Mes pas me guidèrent vers la maison et je m’interrogeais une fois de plus sur la signification de cette rencontre. Ce n’était pas la première fois…

Sonia Guy Jacobé

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