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Terre – Univers

Responsabilité Universelle

 » La Nouvelle Réalité  » Le Dalaï-lama , Sofia Strill – Rever
Extraits dialogue :

Entraîner le moi égoïste à développer le moi responsable :

Le moment vint à moi de poser une question au Dalaï-lama qui me tint à cœur, pour ouvrir la responsabilité universelle à tous ceux qui n’adhèrent pas en la croyance en la réincarnation.
Serait-il acceptable de réinterpréter la première cause de la Roue à sept rayons, compte tenu du développement des connaissances contemporaines sur la transmission en réseau de la vie ?

– Votre Sainteté, reconnaître que tout les êtres ont été ma mère va de soi en Asie, où l’on croit aux vies antérieures, ce qui n’est pas le cas en Occident.Mais on y observe, comme je le disais tout à l’heure, une prise de conscience grandissante de la communauté indivisible de la vie et de l’intelligence en réseau du vivant.L’idée que toutes les formes de vie contribuent à notre vie est donc de plus en plus généralement admise.En ce sens, la réalité participative de la vie revêt donc une qualité et une fonction maternelles pour la transmission et la protection de notre existence.
Grâce à cette prise de conscience initiale, on considérera tout nos compagnons d’incarnation en ce monde comme des mères bienveillantes. Sur la base de cette deuxième prise de conscience, on souhaitera leur témoigner de la gratitude pour le don de la vie et, de cette gratitude, naissent les 4 rayons suivants de la Roue à sept rayons,souhait de rendre leur bonté aux êtres mères, amour, compassion et responsabilité universelle.Serait-il donc acceptable de réinterpréter ainsi le raisonnement traditionnel des Six cause et un effet, de sorte qu’on n’ait pas nécessairement recours en la croyance aux vies passées ?

Le Dalaï-lama acquiesce sans réserve :

Excellent ! La reconnaissance que tout les êtres sensibles ont été nos mères dans la chaîne de nos existences passées est basée sur concept d’une continuité de renaissance à l’infini.Il n’est pas cohérent, en effet, avec d’autres traditions qui n’acceptent pas les vies antérieures, ni les vies futures, associées à la transmigration du courant de conscience.Or,du point de vue bouddhiste,dans la méditation de la seconde cause,quand on se remémore en détail nos obligations envers tout les êtres sensibles, on procède en deux étapes. La première est de contempler nos obligations envers les êtres qui ont été nos mères ou nos parents. En deuxième lieu, nous sommes redevables envers les êtres avec qui nous n’avons pas de lien de sang mais qui néanmoins, contribue à notre service et à notre bien-être. A cet égard, chaque être sensible dépend en effet de tous les autres. La nature indépendante de la vie est l’argument le plus puissant pour établir la générosité et la bonté de tous les êtres sensibles à notre égard. Il est donc parfaitement justifié de proposer cette interprétation, adaptée à la nouvelle réalité du monde contemporain.
Les bouddhistes du XXIe siècle ne peuvent pas se contenter de leurs système de croyances sans l’examiner, ni le réinterpréter, ni le reformuler à la lumière des connaissances modernes. Nous sommes 7 milliards et chacun de nous est différent des autres.On ne peut pas vouloir que tous adhèrent à une seule et même idée.C’est impossible !Parfois je constate qu’un grand nombre de personnes ont tendance à penser qu’une chose qui leur parait vraie doit être vraie pour tous.C’est irréaliste.Dans la tradition tibétaine,on dit qu’il est absurde, si on a trouvé un grain de blé, de prétendre que tout les grains sont du blé.
Il faut raisonner selon la logique de l’université de Nalanda, où l’on s’entraînait au débat pour déterminer le sens précis de chaque argument. Une vérité n’est pas vraie parce que Bouddha l’a dite ou parce que moi je l’ai dite, si elle va à l’encontre de l’expérience de celui qui la teste. Il est donc nécessaire de raisonner, d’examiner en profondeur, tout en développant une conviction étayée, au terme d’un processus de volonté critique.
En ce qui concerne le Manifeste de la Responsabilité universelle, le but de sa publication n’est pas d’encourager quiconque à croire aux vies antérieures ou à devenir bouddhiste. L’objectif est d’inciter les lecteurs à développer un moi responsable.Or, cela nécessite d’entraîner le moi égoïste, en intégrant la pratique de la paix intérieure avec l’objectif d’une transformation de soi, qui s’appuie sur une éthique laïque et le développement des valeurs humaines d’amour, de compassion, de pardon.

Le Dalaï-lama se tait.Un éclair de perplexité passe dans son regard:

En Occident, on pense généralement qu’on a une seule vie et qu’il faut en profiter.On ne se soucie pas des générations futures comme en Asie. Et on n’enseigne pas non plus aux jeunes occidentaux la gratitude envers les anciens. Souvent, des conflits opposent parents et enfants. Au point que l’exemple de l’amour maternel, comme forme d’amour inconditionnel ont été détruits et quand il n’y a plus d’équilibre dans la famille, on perd aussi le sens des relations justes entre soi et les autres, entre la collectivité et l’individu, puis au final entre les responsabilités et les droits. Nous sommes parvenus à ce moment de l’histoire, critique pour l’avenir de l’humanité, où, les droits individuels étant tenus pour acquis, chacun s’efforce uniquement de les faire respecter à son seul avantage, en oubliant que des responsabilités et des devoirs leur sont associés. Dans le contexte de la crise environnementale, comment progresse la réflexion occidentale sur la responsabilité?

Le principe moderne de responsabilité :

– Votre Sainteté, vos déclarations sur la responsabilité universelle, comme base de communication non violente et de paix dans le monde, ont été salués unanimement et de manière très officielle. Dès 1989, le président du comité Nobel vous a remit le prix Nobel de la paix en rendant hommage à vos efforts pour la promotion de la responsabilité universelle. En 1991, l’ancien président tchèque Vaclav Havel a insisté auprès du Congrès des États-Unis sur une idée qui vous est chère, la nécessité d’une révolution globale dans la sphère de la conscience humaine pour assumer une responsabilité universelle et éviter ainsi une catastrophe sociale, écologique et culturelle irréversible.

– Récemment, en juin 2015, le Sénat des États-Unis a pris une résolution pour votre 80 e anniversaire.Le communiqué reconnaît que vous n’avez cessé d’user de votre autorité morale pour la promotion de la responsabilité universelle en tant que principe de paix dans les relations des êtres humains entre eux et avec la planète qu’ils partagent.
Quand vous avez commencé à parler publiquement de responsabilité universelle dans les années 1970, l’Occident était en pleine guerre froide et la société industrielle consommait sa rupture avec le monde naturel.Votre discours était donc innovant en matière d’écologie, mais cohérent avec la philosophie des droits humains, dont les valeurs fondatrices, datant historiquement du siècle des Lumières, ont une visée universelle.

La défense des droits humains fait partie de l’éthique, souligne le Dalaï-lama :

En soutenant ceux qui sont persécutés, on contribue à être artisan de paix, de justice et de dignité humaine.Ce n’est pas une question de religion mais d’humanité. D’ailleurs toutes les religions, par delà les divergences doctrinales entre métaphysique théiste et non-théiste, enseignent la justice, la tolérance, le pardon, le partage, la non-violence, la fraternité, l’égalité et la dignité de tous. Le socle commun à toutes ces valeurs est l’interdépendance, avec comme corollaire une responsabilité partagée pour le bien de l’humanité.

J’observe pour finir qu’il y a eut récemment deux évolutions notables :

– La première est l’appel lancé par le pape dans l’encyclique Laudato si’ Loué sois tu. Dans ce document d’une centaine de pages, j’ai relevé trente- trois occurrences du mot  » responsabilité » le Saint-Père déplorant que le progrès technologique n’ait pas été accompagné d’un développement de l’être humain en responsabilité, en valeurs, en conscience.Tournant désormais le dos à l’interprétation de la parole biblique utilisées ces derniers siècles pour justifier un despotisme aveugle à l’encontre de la nature et des animaux, il invite les hommes à se considérer comme les gardiens responsables du monde créé par Dieu.

La deuxième évolution est le travail de réflexion remarquable de philosophes, de juriste et législateurs afin de penser le paradigme d’un droit renouvelé face à la crise des valeurs et l’effondrement actuel de la biosphère. De nombreuses voix se sont élevées en faveur d’un troisième pilier commun à toutes les sociétés pour compléter les deux piliers actuels de la vie internationale, la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Charte des Nations-unis. Ces textes sont en effet devenus inopérants aujourd’hui pour intégrer au cœur de l’éthique et du droit du XXIe siècle le principe de responsabilité dont dépend la sauvegarde de l’intégrité de la planète.
Je relate enfin avoir participé à Paris, le 2 novembre 2014, à un grand moment d’histoire et de conscience, avec le lancement public de la Déclaration universelle des droits de l’humanité – texte qui grave dans le marbre  » le droit pour tout les habitants de la Terre à vivre dans un monde dont le futur n’est pas compromis par l’irresponsabilité du présent ».

Pour que l’âge de l’humanité devienne l’âge de la responsabilité universelle

Après un long silence, le regard du Dalaï-lama devint incisif :

Il est important que des juristes et avocats s’impliquent pour définir des normes de droits nécessaires à l’évolution concertée des nations, afin d’assurer la transition énergétique et l’adaptation du monde au réchauffement global. Mais bien sûr, cela ne suffira pas à changer le monde…
Comme le disait mon ami Vaclav Havel, on ne peut résoudre les problèmes de société à coups de déclarations et de textes de loi. Mais il est bien sûr nécessaire que la réflexion progresse, également sur le plan juridique, pour définir les droits et les devoirs de l’humanité.Et il est souhaitable de voir les États adopter un idéal d’humanité universel. Mais n’oublions pas que le changement vient du peuple et que le peuple est un ensemble d’individu. Donc, au final, chacun est responsable du changement de monde qu’il souhaite pour sa génération et pour les générations de demain.
Idéalement, le Manifeste de la Responsabilité universelle accompagnera les progrès officiels et les avancées en matière de législation. La méditation de ce texte peut favoriser une prise de conscience, une réflexion et un engagement personnel dans une pratique de la responsabilité, basée sur la réalisation de la paix intérieure et de la compassion.
C’est à partir de la paix dans le cœur de chacun qu’un chemin de paix s’ouvrira pour le monde.

Je mentionne alors ces lignes si justes du préambule de l’Acte constitutif de l’UNESCO, datant de 1945 mais toujours d’actualité, que je cite :

 » Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. »


J’ai rencontré Sofia Strill- Rever au salon Zen à Paris en 2018 suite à sa conférence. Nous avons échangé et avons convenu de nous retrouver à l’occasion d’un événement organisé par mon association. Une belle synchronicité fit qu’un ami commun sera sur scène avec moi lors d’une cérémonie chamanique à l’occasion du Salon Terre-Univers. Je vous invite à découvrir le Manifeste de la Responsabilité universelle et la méditation contemplative de la Roue à sept rayons dans l’ouvrage  » Nouvelle réalité  » de sa Sainteté le Dalaï-lama et Sofia Strill Rever.

Sonia

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